Naissance du Canada
On
a, dans le Yukon, des traces de peuplement qui remontent à plus de
25 000 ans, et à 10 000 ans dans le sud de l’Ontario. Longue
histoire, donc, des Premières Nations.
Puis,
les Européens commencent à aller et à venir : le Viking
Leif Ericson visite Terre-Neuve au Xe siècle ; vers 1500, le
Portugais Joao Fernandes Lavrador longe une côte à laquelle il
laissera son nom ; en 1534, Jacques Cartier remonte la vallée du
Saint-Laurent et y égrène quelques établissements « volants » ;
quarante ans plus tard, Martin Frobisher touche la terre de Baffin,
pour le compte de l’Angleterre. Mais ce sont les Français qui
s’installent : 1600, premier comptoir permanent (Tadoussac), puis
fondation de Port-Royal (1605) et de Québec, par Champlain (1608).
Les religieux profitent rapidement des navires marchands. Les
Récollets débarquent en 1615, suivis par les Jésuites, en 1625. La
distribution est en place. Les bénéfices de la traite des fourrures
vont commander les alliances et les antagonismes.
Les
Français entretiennent de bonnes relations avec les Hurons et les
Algonquins ; en revanche, les Iroquois, alliés aux Anglais, seront
le fléau du XVIIe siècle. Richelieu et Mazarin président de loin à
la colonisation. Les affaires européennes imposent leur rythme au
match franco-anglais en Amérique.
En
1701, la France parraine une paix entre les tribus indiennes
(retournement des Iroquois, pour un temps). La Nouvelle-France
s’étend. Mais les défaites européennes ont un prix : 1713,
traité d’Utrecht, l’Angleterre reçoit Terre-Neuve, la baie
d’Hudson et l’Acadie (qui devient la Nouvelle-Ecosse).
En
1754, la Couronne britannique lance une guerre de conquête, qui
prend fin en 1763, à l’occasion d’un nouveau conflit européen,
la guerre de Sept Ans. L’Angleterre s’approprie définitivement
l’Acadie, plus la Nouvelle-France septentrionale, qui devient
Province of Quebec.
Temps
d’amertume pour les colons français, même si l’Acte de Québec
de 1774 leur rend certains privilèges civils et religieux.
Entre
temps, les Rocheuses ont été atteintes par les coureurs de bois et
une révolte des Indiens Outaouais a été réprimée par la variole.
Le nationalisme américain naissant au sud de la Province du Québec
cherche, sans résultat, à tirer profit du mécontentement «
français ».
Après
l’indépendance US, 50 000 loyalistes émigrent au Québec et dans
les colonies. La province est alors partagée en Haut-Canada (futur
Ontario), à dominante britannique et Bas-Canada (futur Québec). A
partir de là, l’impérialisme britannique se met en place, au
profit des sujets anglophones.
L’échec
de diverses démarches politiques pousse les « patriotes »
francophones à la révolte (1837).
La
réaction anglaise est… sans nuance. En 1840, l’Acte d’Union
fusionne les deux Canadas en une Province du Canada. Les Canadiens «
français » sont réduits à une minorité.
Mais,
entre temps, les conflits avec les Etats-Unis et le renforcement des
structures de la colonie ont donné naissance à un « sentiment
canadien », chez les anglophones aussi bien que chez les
francophones. Le pays moderne prend forme. La frontière sud est
fixée sur le 49e parallèle en 1846 ; un premier gouvernement
responsable voit le jour en 1848 ; l’assemblée législative de la
Province s’installe à Ottawa (1866).
Mais,
la révolution industrielle accentue la relégation sociale «
française » (nombreux départs pour les Etats-Unis entre 1840 et
1930). L’église catholique constitue alors pour la société
francophone un cadre essentiel. Les tensions sont très fortes au
début des années 1860.
La
conquête canadienne de l’ouest se poursuit.
En
1867, nouvelle formule: un dominion confédéral de quatre provinces,
sous le nom de Canada : Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick et
Nouvelle-Ecosse. Les nouvelles provinces rejoindront une à une la
confédération : Manitoba (1870), Colombie-Britannique (1871), île
du Prince Edouard (1873), Alberta et Saskatchewan (1905), Terre-Neuve
et Labrador (1949). Après les Territoires du Nord-Ouest (1869), le
Yukon complète le dispositif en 1897, en attendant la création du
Nunavut (1999).
Les
révoltes des Métis des Prairies et du Nord-Ouest contre les
empiètements de l’administration canadienne sont matées en 1884.
Le
XIXe et le XXe siècle voient se développer, avec divers aléas,
l’économie canadienne, appuyée sur l’exploitation forestière
et minière. Le pays entre dans la Première Guerre mondiale ; la
conscription provoque des troubles au Québec.
En
1919, le Canada rejoint la Société des Nations. L’autonomie se
renforce : en 1931, le Statut de Westminster établit que les lois
britanniques ne s’appliquent plus au Canada sans l’aval de ce
dernier. La crise des années 30 frappe durement l’économie.
Celle-ci repartira avec l’effort de guerre, engagé dès 1939.
Pendant
cette période, les liens avec l’économie américaine se
renforcent ; le processus aboutira à un accord de libre-échange en
1994. Cette nouvelle prospérité permet une modernisation profonde
du système social. Elle favorise également la renaissance
culturelle et politique du Québec (c’est la « révolution
tranquille » des années 60). Un mouvement souverainiste se
développe ; on se veut désormais Québécois et non plus Canadien «
français ». Les relations entre le Québec et le gouvernement
fédéral sont exécrables dans les années 70 et 80 et ces
difficultés empoisonnent l’évolution constitutionnelle du pays.
La
constitution est pourtant rapatriée en 1982 : le Canada devient une
fédération (le Québec ne ratifie pas la nouvelle constitution).
Les souverainistes réclament une formule de souveraineté-association
(repoussée une dernière fois au referendum de 1995).
Depuis,
on continue à explorer les voies qui permettraient de combiner unité
et singularité, nation et système politique ; cela ne concerne pas
le seul Québec, mais aussi les Premières Nations et, au fond, tous
les Canadiens…
Ces questions font, d’ailleurs, du Canada, un
laboratoire social particulièrement fécond…
Naissance du Voyage, un hymne à la liberté, au partage
"Prends
ma main et pars avec moi pour ne rien regretter dans dix ans. Toi et
moi "on the road"; sans aucune notion de l'heure ou du jour
qu'il est ; on vivra juste le moment présent. Au fin fond de ce
qu'IL appelait "the wild". Tu vois un aigle? Je vois des
montagnes. Tu vois un feu? Je vois les étoiles au dessus de nos
têtes; des sapins partout autour de nous; je vois des jours de pluie
et de soleil et toujours devant nous la route, le chemin qui nous
mènera peut être un jour vers un bonheur sans fin... Je vois des
levés et des couchés de soleil à n'en plus finir. J'entend les
rires et les confidences de deux compagnons de route; un frère et
une sœur.. Alors avant que nos chemins ne se séparent et que l'on
ne redevienne des étrangers pour de bon, prends ma main et pars avec
moi à l'aventure, "into the wild"... Des motivées ?! "
Kuntz Roger, un voyageur
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